Dépendances

« Dépendance », « toxicomanie », « assuétude », « addiction »: autant de termes voisins et pratiquement synonymes, qui tournent autour d'une autre notion, celle de « drogue ».

Le grand public a longtemps assimilé le mot « drogue » aux drogues dites « dures » (l'héroïne et la cocaïne en sont les deux exemples les plus connus chez nous), sources de problèmes psychologiques, sociaux, physiques et familiaux les plus importants.

Néanmoins, la notion de drogue est beaucoup plus large. Le terme scientifique utilisé pour désigner une drogue avec produit est celui de « psychotrope », qui est une substance qui modifie le fonctionnement du système nerveux central et qui peut entraîner une dépendance.

Actuellement, on considère des comportements comme le fait d'aller jouer au casino, faire du sport, jouer à l'ordinateur, comme des drogues. En effet, ces comportements modifient également l'activité du système nerveux central et peuvent conduire à des problèmes de dépendance.

La vision actuelle des drogues est une celle d'une approche globale. Elle met en évidence, que si chacune d'elles a ses spécificités (liées au produit, ou au comportement problématique), on peut discerner une série de mécanismes physiques et psychologiques communs.

On distingue ainsi les drogues avec produits (les stimulants comme la cocaïne mais aussi... la nicotine ; les dépresseurs comme l'héroïne, l'alcool, les anxiolytiques ; les perturbateurs comme les hallucinogènes) des drogues sans produit (comme la dépendance au jeu ou à un comportement comme le sport).

Toutes les drogues modifient le fonctionnement du système nerveux central et interfèrent avec le circuit du plaisir, le circuit de la récompense. La consommation de toute drogue a pour conséquence de libérer de la dopamine dans le cerveau, source de plaisir.

L'accoutumance se manifeste lorsque le joueur a besoin d'une « dose » plus forte pour obtenir les mêmes effets.

L'aspect « compulsif », qui consiste à adopter un comportement de manière incontrôlable, est un autre point commun à toutes les formes de dépendances. L'individu ne peut s'empêcher d'accomplir un certain comportement alors qu'il sait parfois que cela a des effets néfastes pour lui. Le besoin de jouer est irrésistible, incontrôlable, pulsionnel.

Les personnes dépendantes sont souvent ambivalentes, à des degrés divers : elles perçoivent des avantages à « se droguer » (la satisfaction immédiate) et des désavantages (problèmes financiers, professionnels, familiaux,...). La consommation de drogue assure un effet direct avantageux, faisant oublier les conséquences néfastes plus tardives du comportement. Il est malheureusement classique que quelqu'un n'abandonne son comportement problématique lorsque ces conséquences sont catastrophiques, que lorsqu'il ne s'agit plus que d'une question de survie.

Lorsqu'un individu arrête de jouer, il ressent, comme dans les autres dépendances, des symptômes de sevrage tels que : irritabilité, obsessions, insomnies, angoisses, troubles dépressifs et physiques...