Facteurs de risque

Tous les jeux de hasard ne comportent pas le même niveau de risque de développer chez le joueur un comportement problématique. Les chercheurs ont déterminé une série de caractéristiques et de facteurs qui influencent grandement l'envie de jouer.

Le gain d'argent constitue le premier attrait. Le fait que le joueur gagne des sommes de temps à autre va renforcer son comportement de jeu, même s'il perd la plupart du temps. D'autre part, la possibilité de gagner une somme importante, ou de « gagner gros » en misant « peu » favorise l'attractivité du jeu (ex : euromillion).

Le laps de temps entre le jeu et son résultat constitue un deuxième facteur de risque. Il semble que les jeux dont le délai entre la mise et le résultat est immédiat (ex : black jack, jackpot, bingo, billets à gratter,...), causent plus souvent des problèmes de jeu. Les cycles de jeux se succèdent rapidement et on ne dispose pas de temps pour réfléchir sur les conséquences financières de ce qui est en train de se passer. Par contre, en ce qui concerne par exemple le lotto, le joueur doit attendre 48 heures avant de connaître le résultat ; il semble que se développent moins dans ce cas des comportements excessifs comme on le rencontre dans d'autres types de jeu.

Le « quasi-gain » renvoie au fait que le joueur est régulièrement proche du gain mais est en situation de perte. Par exemple, il obtient deux des trois symboles d'un jack pot. Le mécanisme de quasi-gain est présent dans de nombreux jeux (Black Jack, Bingo, roulette, jeux de courses,...) et augmente la probabilité de rejouer.
Une situation de « quasi-perte » fait référence à celle où le joueur ne gagne pas grand-chose mais évite de peu de perdre. Le joueur en conclut qu'il a eu beaucoup de chance et est incité à rejouer.

L'illusion de pouvoir contrôler le jeu et le hasard (l'illusion de contrôle) est confortée chez le joueur par différents artifices. Cette idée, basée sur la certitude que l'habileté, l'adresse, et l'apprentissage de règles peuvent influencer le hasard, est renforcée dans la plupart des jeux. La possibilité de poser certains actes (tirer un levier, pousser sur un bouton d'arrêt, choisir les gains misés,...), augmente cette illusion de contrôle.

L'atmosphère et l'environnement des salles de jeux automatiques et casinos sont aménagés de manière à rendre les gens le plus détendu possible, comme dans un état modifié de conscience faisant perdre la notion du temps. La couleur rouge serait un stimulant à jouer, ayant un rôle excitateur. Les machines sont aussi équipées pour susciter l'excitation du joueur : lampes clignotantes, couleurs, sons, musiques, voire même paroles verbales motivantes...

La publicité sur le jeu (loterie nationale, casino, internet,...) constitue un facteur de risque non négligeable. Elle rappelle à la population de ne pas oublier de jouer, s'appuyant sur la notion de rêve et la possibilité que celui-ci se réalise.

Enfin, l'accessibilité a une grande influence sur la « consommation » des jeux. On peut distinguer l'accessibilité spatiale (nombre d'établissements et leur répartition géographique), les heures d'ouverture des établissements, ainsi que les conditions d'accès (en Belgique, il faut avoir 21 ans pour rentrer dans un casino ou dans une salles de jeux automatiques, et 18 ans pour jouer à un appareil automatique dans un café). Notons aussi que la plupart des jeux de hasard automatiques ne requièrent aucune aptitude particulière, et que la mise minimale pour un jeu sur un appareil automatique ou un billet à gratter est relativement faible. Cette « démocratisation » de l'accès aux jeux est néanmoins perverse puisqu'elle procure des bénéfices important par le biais de tous, y compris les gens en situation financière difficile.